Juil
8
2011

Histoire du Festival d’Avignon

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La belle aventure du Festival d’Avignon

Le Festival d’Avignon a Ă©tĂ© fondĂ© en 1947 par Jean Vilar suite Ă  la prĂ©sentation de trois pièces de théâtre dans le cadre d’une exposition d’art contemporain organisĂ©e au Palais des papes par le collectionneur Christian Zervos et le poète RenĂ© Char.

De 1947 à 1963, le succès de la démocratisation du théâtre

Au cours de cette période, la programmation sera essentiellement faîte par Jean Vilar avec la volonté de toucher un public plus large et redonner au théâtre sa vocation d’art collectif.

Chaque année, une troupe d’acteurs monte plusieurs pièces pour le festival qui se déroule essentiellement dans la Cour d’honneur du palais des papes. Parmi ces acteurs, on retrouve Michel Bouquet, Alain Cuny, Maria Casarès, Jeanne Moreau, Gérard Philipe et tant d’autres… Les mises en scènes et les interprétations des pièces Lorenzacio, Dom juan, Mère Courage, Meurtre dans la cathédrale… feront date.

Cette volonté de démocratisation du théâtre se concrétise également avec la création du Théâtre National Populaire au palais de Chaillot en 1951. Lieu permanent de création théâtrale pratiquant des tarifs volontairement bas.

De 1963 à 1979, l’ouverture à de nouveaux arts et la naissance du festival off

En 1963, Jean Vilar quitte la direction du TNP pour se consacrer au festival, il invite de nouveaux metteurs en scène, tels que Roger Planchon et ouvre de nouveaux espaces scéniques comme le cloitre des Carmes et celui des Celestins. Le festival s’ouvre à la danse avec Maurice Béjart et au cinéma avec J.-L.Godard. Après le décès de Jean Vilar, c’est son ami Paul Puaux qui prend la direction du festival. Le festival devient un lieu d’interrogation et de débat sur la nature et les possibilités du théâtre comme moyen de militantisme. De très belles mises en scènes marquent les esprits, tels que méphisto d’Ariane Mnouchkine ou le Molière d’Antoine Vitez. La chartreuse de Villeneuve-lèz-Avignon devient un lieu de résidence des artistes ainsi qu’un lieu d’exposition.

C’est au cour de cette pĂ©riode qu’est nĂ©e le festival Off avec AndrĂ© Benedetto. De très nombreuses compagnies prennent l’initiative de monter des spectacles prĂ©sentĂ©s en marge de la sĂ©lection officielle.

De 1980 à 2003, la modernisation du festival et l’ouverture sur l’international

Le Festival d’Avignon s’institutionnalise et se modernise sous la direction de Bernard Faivre d’Acier. Une nouvelle génération de metteurs en scène et chorégraphes tels que Daniel Mesguich, Jean-Claude Gallotta ou Pina Bausch apparaissent.

En 1985, Alain Crombecque prend la direction du Festival d’Avignon et propose une re-lecture des grands classiques de la poésie contemporaine. Les rencontres et les débats avec les acteurs se multiplient ; a partir de 92, le festival d’Avignon s’ouvre à l’étranger, en témoigne l’aventure du Mahâbhârata mis en scène par Peter Brooke à la carrière Boulbon, cultures amérique latine, japon, Corée, Taïwan,

Depuis 2004, l’ancrage territorial du festival et la multiplication des rencontres

Depuis 2004, Hortense Archambault et Vincent Baudriller sont directeurs du Festival et s’attachent à développer la rencontre entre la création artistique et un large public. Ils multiplient les débats, les tables-rondes dans tous les lieux de la ville sur tous les sujets. Ils tiennent à renforcer les liens du festival avec les acteurs locaux dans tout le Vaucluse tout en accueillant les créations venant des quatre coins du monde. Ils ont également institué une nouveauté en invitant chaque année un ou deux artistes associés afin de préparer la saison en bénéficiant d’un regard personnel et d’une sensibilité nouvelle. Parmi eux, Thomas Ostermeier en 2004 ou Jan Fabre en 2005 ou encore Christoph Marthaler et Olivier Cadiot en 2010.

2011 sous le signe de la création chorégraphique et de la transmission

L’artiste associé : le chorégraphe Boris Charmatz

Le festival demeure le lieu de la création contemporaine, comme en témoigne l’édition 2011, associée au danseur et chorégraphe Boris Charmatz, formé à l’école de danse de l’Opéra de Paris et au Conservatoire national supérieur de Musique.

Boris Charmatz apprĂ©cie la dĂ©marche expĂ©rimentale de Dominique Bagouet et travaille dans un premier temps comme interprète chez Regine Chopinot. InfluencĂ© par une vision très Ă©largie de la danse, il crĂ©e en 1992 sa première chorĂ©graphie A bras-le-corps puis Con forts fleuve. Dans ses crĂ©ations, il interroge la danse et ses limites au point que la reprĂ©sentation devient presque impossible. Par exemple, dans son spectacle Programme-court avec essorage, les danseurs Ă©voluent sur une plate-forme tournant au rythme d’1 machine Ă  laver ! Il travaille aujourd’hui au centre chorĂ©graphique national de Rennes, oĂą il a notamment crĂ©Ă© LevĂ©e des conflits en novembre 2010 qui est prĂ©sentĂ© au festival d’Avignon cette annĂ©e. Il prĂ©sente Ă©galement la pièce Enfants. Au Festival d’Avignon de 2010, Boris Charmatz avait prĂ©sentĂ© deux pièces: Flip Book et La Danseuse malade.

Des rencontres et des créations

Cette année encore, on retrouve de très nombreux artistes invités représentant la création théâtrale, plastique, chorégraphique contemporaine tels que Wouajdi Mouawad, Anne Térésa de Keersmaeker, Roméo Castelluci, Frédéric Fisbach et tant d’autres…

De très nombreuses rencontres sont organisées avec les artistes pour comprendre le processus de création, évoquer des sujets de société et faire avancer la recherche dans la création contemporaine notamment à travers le « théâtre des idées ». L’école d’art d’Avignon est également le lieu de nombreux ateliers de restauration d’œuvres d’art, de projections de documentaires, d’exposition d’art contemporain, de performances ou encore d’installations.

Encore une très belle saison qui s’annonce !

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