Mai
9
2014

Etienne Hoarau : « Mon handicap m’a permis de faire de nombreuses rencontres »

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Ne lui parlez pas d’exploit ou de revanche sur la vie. Nous, on a envie de lui tirer notre coup de chapeau car ce qu’il a réussi est incroyable. Atteint du syndrome de Little, une maladie qui l’empêche de marcher correctement, Etienne Hoarau a réalisé une traversée de 7.000 km à vélo des 2 Amériques (Chili, Bolivie, Pérou, Etats-Unis) avec un ami. C’était en 2003.

Au bout de 7 mois de voyage comment vous êtes-vous senti ?

Physiquement, j’étais épuisé. Je souhaitais simplement reprendre ma vie normale. En tout, nous avons parcouru 7.000 km et traversé les 2 Amériques. Mon handicap m’a permis de faire de nombreuses rencontres. J’ai eu de la chance de côtoyer des personnes avec une culture et un style de vie différents.

Dans quel pays l’accueil a-t-il été le plus difficile ?

C’est en Bolivie. Là-bas, les habitants ont l’impression d’avoir été spolié pendant de nombreuses décennies. On peut ainsi comprendre qu’ils soient un peu moins ouvert que les autres habitants. Mais j’ai quand même eu de la chance d’arriver à vélo et non en 4×4 car je pense que j’aurais eu encore plus de mal en voiture.

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Avez-vous eu envie d’abandonner ?

Oui. D’ailleurs, c’est aussi en Bolivie que j’ai connu les moments les plus difficiles. La nuit, il faisait très froid et en plus on était en haute altitude. Ce n’était pas l’idéal pour bien faire du vélo. Mais dans ces moments-là, il faut aller chercher sa force intérieure pour continuer ce périple.

Pourquoi avoir choisi des vélos ?

Je trouve que c’est le meilleur moyen de découvrir un pays. Je souhaitais aussi faire un voyage sportif.

Des personnes vous ont-elles demandé de ne pas réaliser ce projet ?

A part Etienne Robert, avec qui je suis parti, seul mon professeur de médecine a cru en ce projet. De nombreuses personnes parmi mon entourage pensaient que je n’y arriverais pas.

Pourquoi êtes-vous parti en Amérique ?

Il a fallu 6 mois pour préparer ce voyage. Il fallait trouver un continent où les routes étaient parfaites pour pédaler. Et puis, l’Amérique abrite de nombreux trésors : le lac Titicaca, le Far West …

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Comment avez-vous financé ce voyage ?

Grâce à nos sponsors. La fille du patron d’Air-France a aussi un handicap. La compagnie aérienne a ainsi été la première à nous financer. Ensuite, d’autres sociétés ont suivi comme les Editions Michelin ou Défi Jeunes. En moyenne, on dépensé 3€50 par jour.

Où dormiez-vous ?

On passait soit la nuit chez l’habitant. Ou alors dehors, à la belle étoile. Dans certains pays, c’était tout de même risqué.

Depuis, avez-vous fait d’autres grands voyages ?

Oui, et maintenant, je voyage seul. Lors de l’hiver 2009, je suis monté dans le Transsibérien. J’adore son histoire. Et mon dernier périple étranger, c’était le Cambodge. Je pense que ma prochaine expédition, ce sera Calcutta, en Inde.

Quels sont vos projets actuellement ?

J’ai lancé ma maison d’édition Mille regards, pour ceux et celles qui veulent témoigner, raconter une aventure humaine. J’ai aussi écrit un livre sur mon expérience. Il s’appelle « A contre-pied ».

Crédit photo : Etienne Hoarau

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  • Vraiment intéressant et surtout inspirant!
    C’est là qu’on se rend compte que les plus grandes barrières sont celles qu’on s’impose nous mêmes. Si on est persévérant, on peut accomplir de grandes choses!

  • Merci Leslie pour ton commentaire ! Si ça t’intéresse, tu peux suivre la suite sur Twitter @MilleRegards ou sur Facebook : https://www.facebook.com/MilleRegards
    Merci également à infotourisme pour ce bel article !

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