Jean Béliveau (11 ans de tour du monde) : « les rencontres avec les enfants restent inoubliables »

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Jean Béliveau est parti le jour de ses 45 ans, le 18 août 2000, de Montréal. Après avoir parcouru 75.543 km à travers 64 pays, il est rentré chez lui le 16 octobre 2011. Rien ne destinait ce Canadien à jouer les globe-trotters. Pendant ce long voyage, il y aura bien sûr la monotonie des routes, des nuits sans chaleur … Mais il parviendra à finir ce tour du monde avec comme thème « la paix et le non-violence au profit des enfants du monde ».

C’est surtout les premières semaines qui sont les plus dures. Il faut se réadapter à la vie « normale » mais ensuite, ça va mieux.

En janvier 1998, une tempête a ravagé le Canada. Suite à cet évènement, j’ai dû fermer mon entreprise et j’ai eu une crise existentielle. Je me suis mis à la marche et à la course à pied. Une fois, alors que je me trouvais sur le pont Jacques Cartier, je me suis dit « mais pourquoi ne pas aller plus loin, faire un tour du monde ? » C’est comme cela que tout a commencé.

Au début, je ne leur ai rien dit. Ce n’est qu’au bout de quelques mois que je leur ai expliqué le projet. Je savais que je prenais un risque énorme pour ma famille. Mais je ne regrette rien !

Je ne me suis pas vraiment préparé. Par exemple, je suis parti avec un chariot et le jour de mon départ, je n’avais toujours pas de pompe en cas de crevaison. Sinon, physiquement, je me suis plus entraîné.

Oui. Lorsque je me trouvais aux Etats-Unis, environ 2 mois après mon départ, je regardais des gens heureux chez eux. Moi, j’étais dehors et il faisait froid. A ce moment-là, je ne voulais qu’une seule chose, rentrer chez moi. Mais dès le lendemain, ça allait mieux.

J’ai été opéré en Algérie de la prostate. Je suis resté une semaine à l’hôpital.

J’ai adoré les rencontres avec les enfants. Quand il n’y avait pas d’électricité et qu’ils chantaient devant leur maison, j’en avais des frissons. Moi de mon côté, je chantais des chansons pour bambins. Le partage était incroyable. J’ai aussi eu de la chance de rencontrer Nelson Mandela. Même si l’entretien n’a pas duré longtemps, c’était un moment très émouvant !

Chaque année, je dépensais 4.000 $ chaque année (ndlr : environ 3.000 €). Les 11 ans me sont donc revenus à environ 44.000 $. J’ai eu de la chance car 80% des ressources venaient des personnes rencontrées sur la route. Ainsi, on m’a payé le billet d’avion entre le Brésil et l’Afrique du Sud.

Je dormais un peu de partout. Dans des petits hôtels, dans des cimetières, sous des ponts et essentiellement dans ma tente. Une nuit, j’ai même été invité à dormir dans une prison !

J’effectue des conférences. J’ai aussi sorti un livre et un film sur mon voyage. Je n’ai pas encore voyagé car il faut que je me refasse financièrement.

Je suis en train d’écrire un livre plus philosophique, toujours sur le thème du voyage. Je vais aussi continuer à faire des conférences.

Son blog : http://wwwalk.org/

Crédits photos : Jean Béliveau le Marcheur