Oct
12
2012

Saint-Claude, capitale mondiale de la pipe

Lorsque l’on parle de pipe, la première chose que l’on se souvient c’est le fameux tableau de René Magritte « La Trahison des images » (1929) où il peint une pipe et la phrase « Ceci n’est pas une pipe ». Courte ou longue, la pipe est arrivée en France au XVIIe siècle. Vers 1850 commencera son développement industriel. Saint-Claude, une commune située dans le Jura, va alors devenir la capitale mondiale de l’objet qui est le plus souvent fabriqué à base de bruyère.

L’histoire de la pipe de Saint-Claude

Il faut attendre le XVIIe siècle pour que les premières pipes à tabac apparaissent en France. La réalisation de pipes en terre se focalise dans le nord de la France. De nombreux styles de pipes vont se succéder : la pipe en fer, puis la pipe en porcelaine, la pipe en écume avant d’arriver enfin à la pipe de bois. Cette dernière connait un véritable essor industriel, d’abord à Cogolin, puis à Saint-Claude (Jura) vers 1850, avec la découverte du bois idéal : la bruyère. Les bois testés auparavant rendaient la pipe désagréable. D’ailleurs, la tête de la pipe brûlait plus ou moins selon le tabac. L’âge d’or de la pipe commencera alors. Et Saint-Claude devient la capitale mondiale. Son savoir-faire et l’ingéniosité des pipiers sanclaudiens font évoluer les formes des pipes et les rendent plus fantaisies.

Mais depuis la fin du siècle dernier, le tabac souffre des campagnes successives de lutte contre le tabagisme. La pipe ne profite plus de son prestige et l’image du fumeur de pipe se voit confondue avec celle du tabagique à la cigarette.

Comment les pipes sont-elle fabriquées ?

La bruyère pousse sur le pourtour méditerranéen. C’est avec « broussin », un bulbe situé entre les racines et le tronc, que la première étape se déroule. La plupart du temps, cette opération s’effectue sur place. Ensuite, il faut couper le tronc, la déraciner puis veiller à ce que l’arbuste reste humide jusqu’à l’arrivée chez le coupeur, car s’il sèche, il se fendrait. Les ébauchons vont ensuite lui donner une forme générale. Vient ensuite l’étape du varlopage, c’est à dire à la mise en forme de la tige. Puis, grâce au fraisage, la forme désirée est obtenue. Enfin, les dernières interventions concernent l’apparence finale. Les toiles émeries et le papier de verre servent à poncer le corps de la pipe. L’objet est alors examiné pour déterminer sa qualité finale.

La bruyère, c’est quoi ?

La Bruyère brûle très difficilement. Cet arbuste dispose d’une excroissance en forme de boule qui peut mesurer jusqu’à 60 cm. C’est cette « souche » qui est utilisée pour la création des pipes. Souvent appelé la bruyère blanche, à cause de la couleur de ses fleurs, l’arbuste poussent au début du printemps. Les pipes sont habituellement façonnées dans des lieux où ne poussent pas la bruyère arborescente, comme Saint-Claude, dans le Jura.

La pipe, plus qu’une culture

Mis à part la fameuse phrase « Ceci n’est pas une pipe » sur le tableau « La Trahison des images » de René Magritte, on peut retenir l’autoportrait de Vincent Van Gogh, une pipe à la bouche ou encore Paul Cézanne et son tableau « le fumeur de pipe ». Côté littérature, Sherlock Holmes est le plus célèbre personnage à fumer la pipe. Le commissaire Maigret est lui aussi un adepte. Enfin côté chanson, on peut retenir Georges Brassens, fumeur invétéré de pipe.

Un champion de pipe

Cette année, le championnat de France des fumeurs de pipe s’est déroulé à Morez, dans le Jura, le 6 octobre dernier. Le vainqueur devait tenir sa pipe allumé le plus longtemps possible. Avec deux heures à son compteur, le gagnant se nomme Roland Kammler, du Pipe Club d’Alsace. Mireille Gueneau, la première femme, se classe troisième avec 1h33.

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Aucun commentaire Faire un commentaire

  • Le titre aurait presque pu faire confusion!
    heureusement qu’on n’a pas tous l’esprit mal tourné.
    Mon grand père en posséde une de Saint-Claude, il nous la raconte à chaque fois cette histoire à noel.

    Amelie.

  • Le titre m’a effectivement interpellé mais après la première ligne plus de doute possible…
    Merci pour cette histoire que je ne connaissais pas.

  • bonjour, merci pour votre visite; je ne suis jamais allée dans le jura, très intéressant cet article, les pipes de st claude sont très connues bon dimanche francine

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